Comment lutter contre la chute des cheveux

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Combattre la calvitie



J’aimerais partager avec vous ma réflexion sur un article que m’a transmis un ami. En recevant cet article, j’ai d’abord ressenti un léger malaise, comme lorsque ma mère m’a offert mon premier shampoing anti-chute. Mais très vite, cet article m’a redonné confiance pour les hommes qui commencent à voir leur chevelure commencer à être clairsemée.

Comme vous l’avez sûrement deviné, cet article parle de cheveux, plus précisément de l’alopécie androgénétique (AAG).

Derrière ce nom barbare utilisé dans le jargon scientifique se cache le type de calvitie le plus répandu chez les européens touchant au moins la moitié des hommes de 50 ans et jusqu’à 70% des hommes de 70 ans (1). 

La calvitie, qu’est-ce que c’est ?

Il y a plusieurs causes qui peuvent conduire le crâne à se dégarnir de ses cheveux.

L’alopécie androgénétique est le type de calvitie la plus répandue. Elle est aussi appelée alopécie androgénique. C’est une chute des cheveux d’origine héréditaire et hormonale. C’est un processus de vieillissement normal.

Contrairement à la théorie véhiculée sur la toile, la normalité ici n’est pas une perte inférieure à 100 cheveux par jour, mais renvoie plutôt à une différence entre la chute et la repousse raisonnable par rapport à notre âge (2).

Un impact psychologique 

Ceux qui ont eu de l’acné sévère peuvent comprendre à quel point une calvitie peut affecter une personne. Comme mentionné dans l’article, les femmes ne sont malheureusement pas épargnées. La chute des cheveux chez la femme a un impact psychologique, parfois dévastateur compte-tenu de l’importance démesurée accordée à l’apparence dans notre société.

Personnellement, c’est à l’approche de la trentaine que mes collègues ont commencé à me charrier et qu’il m’a fallu lutter contre la calvitie.

Que faire contre la calvitie ?

J’ai d’abord suspecté le stress lié à la fin de mes longues études. Une analyse de sang n’ayant révélé aucune carence, j’ai testé essentiellement des solutions topiques (shampoings anti-chute, rinçage à l’eau de riz, eaux capillaires) parallèlement à des solutions orales comme le Luxéol, la levure de bière ou encore le Climaxol pour la circulation. Malgré cela, j’ai vu mes tempes se clairsemer progressivement au fil des années. 

Les solutions proposées par les dermatologues sont des produits de synthèse (Minoxidil, Dutasteride, Fisnastéride, etc.). 

  1. Le Minoxidil est une lotion capillaire qui agit sur les bulbes pileux. Avantage : ralentissement de la perte des cheveux perceptible après 4 mois. Inconvénients : nombreux effets secondaires (exéma, pellicules, irritations, réactions allergiques, etc.).

  2. Le Dutasteride se prend sous forme de comprimé à avaler. Il a été développé pour le traitement de l’élargissement bénin de la prostate et agit sur la réduction de la DHT (voir  ci-dessous ce qui cause la calvitie). Avantages : effets très positifs sur la pousse des cheveux chez les hommes souffrant d’alopécie. Inconvénients : augmentation du risque de cancer de la prostate de haut grade, impuissance, baisse de libido, problèmes d’éjaculation, gynécomastie (développement excessif des seins chez l’homme).

  3. Le Fisnastéride à un principe d’action assez similaire au Dutasteride avec les mêmes avantages et inconvénients.

Ne voulant pas les utiliser à cause de leurs effets secondaires, j’ai décidé l’été dernier de me pencher sérieusement sur les alternatives naturelles. Pour cela, j’ai consulté des articles scientifiques sur les plantes utilisées contre la chute des cheveux. J’ai décidé de fabriquer et de tester mes propres formulations que j’espère pouvoir un jour partager avec vous si les résultats sont concluants. En attendant, je vous propose mon analyse de l’article en question intitulé « les secrets d'une chevelure magnifique ».

Faudrait-il choisir entre peu efficace ou effets secondaires indésirable?

L’article indique que les produits existants sur le marché sont « peu probants et aux effets secondaires très discutables ». Certes, de nombreux produits disponibles sans prescription médicale sont peu efficaces comme indiqué dans un dossier Que Choisir (3). Hormis de possibles démangeaisons, ces produits pas forcément très probants n’ont néanmoins pas d’effets secondaires graves tels que la perte de libido ou des envies suicidaires. 

Le fait est que les effets secondaires concernent des produits nécessitant pour la plupart une prescription médicale comme le Finastéride. Ce dernier a initialement été développé pour soulager les symptômes liés à l’hyperplasie bénigne de la prostate (HBP). Curieusement, les patients prenant le Fisnastéride ont vu leurs cheveux pousser plus vite, ce qui fut une aubaine pour le fabricant qui étendit sa clientèle aux hommes touchés par la AAG.

Si les effets secondaires du très controversé Finastéride sont avérés, son efficacité n’en est pas moins démontrée dans la littérature scientifique. Le problème du Finastéride est qu’un arrêt du traitement résulterait en un retour à la case départ voire pire après 12 mois d’arrêt (4) – cette durée serait de 6 mois seulement pour le Minoxidil (5) en vente libre et utilisé aussi bien chez l’homme que chez la femme.

Qu’est-ce qui fait pousser un cheveu ?Dans la matrice du follicule pileux, les cellules progénitrices vont se multiplier et se diviser de cellules-mères en cellules-filles.De nouvelles cellules-filles naissent continuellement et chassent les précéde…

Qu’est-ce qui fait pousser un cheveu ?

Dans la matrice du follicule pileux, les cellules progénitrices vont se multiplier et se diviser de cellules-mères en cellules-filles.

De nouvelles cellules-filles naissent continuellement et chassent les précédentes, lesquelles meurent, puis durcissent et migrent vers le haut. Cet empilement de cellules mortes constitue la kératine et forme en surface la tige pilaire.

Le cheveu va croître jusqu’à ce que les cellules progénitrices de la matrice s’épuisent. Les cellules des follicules pileux vont alors disparaître et laisser la place à un nouveau follicule pileux, créé grâce aux cellules souches du bulge.

Nos follicules pileux sont programmés pour effectuer 20 à 25 cycles pilaires de 3 à 5 ans chacun en moyenne.

Qu’est-ce qui cause la calvitie?

Le coupable responsable de la HBP et de la AAG est le même. L’indice laissé sur la scène de crime s’appelle 5-alpha-réductase (5αR), une protéine accélérant la réaction chimique transformant la testostérone en notre coupable, l’hormone androgène nommée dihydrotestostérone (DHT) (Les androgènes sont généralement appelés les hormones mâles car on les trouve plus abondamment chez l’homme que chez la femme.). 

Certains follicules pileux sensibles sont le théâtre d’une histoire d’amour entre la DHT et des récepteurs aux androgènes, qui conduit une miniaturisation des follicules épuisant leurs 20 à 25 cycles (voir encadré: ce qui fait pousser un cheveux) beaucoup trop rapidement.

6 plantes pour luter contre la perte de cheveux

Pour ceux qui n’ont pas la « chance » d’être eunuque ou castra d'opéra (épargnés par la calvitie car ils ne produisent pas de testostérone), bloquer les récepteurs de la DHT, inhiber la 5αR ou piéger directement la DHT permet de ralentir la perte de cheveux.

La bonne nouvelle est que de nombreuses plantes contiennent des constituants capables d’inhiber le 5αR (6) comme le palmier nain (Serenoa repens) mentionné dans l’article ou le carthame (Carthamus tinctorius) (7) donnant de meilleures résultats que les produits classiques comme le Minoxidil 2% (vasodilatateur).

De plus, elles permettent de contrecarrer les carences nutritionnelles dues à la baisse d’efficacité avec l’âge de certains mécanismes d’absorption ou de métabolisation des nutriments. L’ortie (Urtica dioica), par exemple, est une bombe de nutriments avec des vitamines A, B2, B5, des minéraux dont le fer, le zinc et la silice, des polyphénols (8). Ses racines sont utilisées contre la HBP.

En cette période de fêtes, mentionnons l’huître, un des aliments les plus riches en zinc, très connue pour résoudre les problèmes de Monsieur suscitant tant de déceptions chez Madame.

Les pistaches, quant à elles, sont riches en un composé dérivé des plantes connu sous le nom de phytostérol, contribuant à la croissance du cheveu (9) et modulant l’activité des hormones sexuelles.

L’épilobe à petites fleurs (epibolum parviflorum) mentionné dans l’article contient également des phytostérols. Des quantités de supplémentations sont proposées dans le dossier spécial de santé nature innovation (10). 

Les shampoings anti-chute

La dernière partie de l’article sur le lavage des cheveux recommande d’éviter les shampoings trop agressifs pour le cuir chevelu. Selon l’article, ces shampoings se reconnaissent à leur prix généralement bon marché.

J’aimerais rajouter qu’un shampoing cher n’aura pas forcément des effets tangibles comme par exemple les shampoings à la kératine vendus à prix d’or. Soi-disant la kératine se fixerait sur les cheveux en créant une enveloppe protectrice. Le problème est que la kératine de ces produits est insoluble, comme en témoigne la perte d’éclat dès le lendemain de l’application. 

Le prix n’étant pas forcément gage de qualité, le premier réflexe serait plutôt de lire la composition pour éviter les substances indésirables telles que les perturbateurs endocriniens (liste disponible sur le site de à bon entendeur ou bien https://www.quechoisir.org/decryptage-produits-cosmetiques-les-fiches-des-molecules-toxiques-a-eviter-n2019/). 

Cette partie sur les shampoings est sujette à controverse. Alors que l’on ne compte plus le nombre de shampoings anti-chute, certains professionnels de la santé vous diront que le temps de contact entre l’application du shampoing et le rinçage n’est pas suffisant pour que les composés actifs pénètrent la barrière de la peau – autrement dit que vous jetez votre argent dans les canalisations. 

Les shampoings efficaces contre la calvitie 

Certes, la majorité des composés actifs présents dans les plantes pénètrent mal le cuir chevelu (6). Néanmoins, les huiles essentielles ainsi que la caféine ont un fort pouvoir de pénétration et sont donc bio-disponibles, c’est-à-dire assimilables par vos cellules.

Un contact de 2 min serait suffisant pour un shampoing contenant de la caféine (11) qui – en plus de sa bonne pénétration – est aussi un inhibiteur de 5αR. Ce principe est utilisé par la plupart des produits de la marque Rausch. 

Malheureusement, l’article ne parle pas de ces 2 solutions (huiles essentielles et caféines) mais plutôt des alpha-hydoxyacides qui aident à enlever les cellules mortes permettant ainsi une meilleure oxygénation du cuir chevelu (on retrouve effectivement de nombreux brevets de formulations contenant les alpha-hydoxyacides).

Pour résumer, choisir un shampoing anti-chute n’est pas une mince affaire tant le choix sur le marché est grand. Selon l’argument du temps de pénétration, seuls les shampoings contenant des huiles essentielles et/ou de la caféine serait réellement efficaces.



Pour conclure, si l’utilisation de certaines plantes contribue à ralentir la chute des cheveux, il n’y a pas de plante miracle : il faut aborder le problème sous plusieurs axes pour mettre toutes les chances de son côté. Ceci nécessite néanmoins beaucoup de temps pour choisir les meilleures solutions dans chaque axe sans se perdre dans toutes les offres disponibles sur le marché. 

Et ceux d’entre vous qui prennent VIRIL HEALTH – qui est aussi un inhibiteur de 5αR et une bombe de nutriments avec des vitamines A, B2, des minéraux dont le zinc et des polyphénols – sont déjà sur la bonne voie sans le risque des effets secondaires des produits de synthèse.

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Références

1 Trüeb, Ralph M. "Molecular mechanisms of androgenetic alopecia", Experimental gerontology 37.8-9 (2002): 981-990.

2 de Viragh, Pierre. "Alopécie androgénétique", Forum Médical Suisse. Vol. 18. No. 44. EMH Media, 2018.

3 Que Choisir, « Chute de cheveux Dix-sept produits antichute passés au peigne fin », 24/01/2014

4 Kaufman, Keith D., et al. "Finasteride in the treatment of men with androgenetic alopecia", Journal of the American Academy of Dermatology 39.4 (1998): 578-589.

5 Olsen, Elise A., et al. "A randomized clinical trial of 5% topical minoxidil versus 2% topical minoxidil and placebo in the treatment of androgenetic alopecia in men", Journal of the American Academy of Dermatology 47.3 (2002): 377-385.

6 Herman, Anna, and Andrzej P. Herman. "Topically used herbal products for the treatment of hair loss: preclinical and clinical studies", Archives of dermatological research 309.8 (2017): 595-610

7 Kumar, Naphatsorn, et al. "5α-reductase inhibition and hair growth promotion of some Thai plants traditionally used for hair treatment", Journal of ethnopharmacology 139.3 (2012): 765-771.

8 Draghi, Francine. “L'ortie dioïque (Urtica dioica L.)”, Thèse de doctorat. UHP-Université Henri Poincaré, 2005.

9 Roy, R. K., Mayank Thakur, and V. K. Dixit. "Hair growth promoting activity of Eclipta alba in male albino rats", Archives of dermatological research 300.7 (2008): 357-364.

10 Hertoghe T., Dupuis J-M. and Laarman V., “Les solutions pour contrer la chute des cheveux”, SNI, 2017.

11 Teichmann, A., et al. "Investigation of the penetration and storage of a shampoo formulation containing caffeine into the hair follicles by in vivo laser scanning microscopy", Laser Physics Letters 4.6 (2007): 464-468.